Quatrième de couverture : Ce matin-là, Agathe ouvrit ses paupières avec résignation. La crise, la crise, la crise : tout le monde n’avait que ce mot à la bouche. Une à une, les usines fermaient. Les vitrines des magasins se fanaient. Le cœur des gens s’endormait sous la poussière. Même les arbres des squares n’avaient plus la force de fabriquer de nouvelles feuilles.
Pourquoi est-ce que je l’ai aimé ? Il y a eu déjà tellement de mots pour décrire cet album, il a suscité tellement de réflexions, de partages, d’émotions (toutes sincères, profondes et vraies), qu’il sera difficile d’ajouter quelque chose de nouveau. Il reste, néanmoins, que son texte ainsi que ses illustrations sont une mine de richesses incroyables où chacun peut puiser à volonté et en soustraire quelques trésors surprenants qui lui parlent personnellement. J’en ai trouvé plusieurs moi aussi, qui ont su m’émouvoir et me plonger dans une contemplation bienfaisante et douloureuse en même temps.
Car souvent notre réalité est douloureuse. Elle change parfois la vie d’une manière dramatique, surtout quand il s’agit d’une crise. La crise. Le mot qui est malheureusement bien connu, même des enfants, car la crise n’épargne personne et montre son visage même aux plus petits, aux plus vulnérables. Comme dans le cas d’Agathe dont la vie est devenue grise et froide, marquée par l’absence de ses parents. Et comme si ce n’était pas suffisant, la crise menace de lui arracher également son oncle en le plongeant dans la dépression et le désespoir du chômage.
Mais Agathe est pleine de motivation pour chasser la crise et veut retrouver sa joie de vivre. Elle est encore capable de rêver et de réveiller les rêves des autres. Armés de leurs propres rêves, Agathe, son ami et son oncle vont « écouter » les rêves des habitants de la ville, vont appeler à la vie des espoirs perdus et les projets oubliés de tous ceux brisés par la crise. Et ce sera le début de la vie elle-même.
Qu’elle est belle et puissante l’écriture de Thierry Cazals ! Quel talent il a de placer ses mots avec tant de justesse, de subtilité et de poésie, si bien que ce qui anime les pages, ce n’est pas la tristesse mais l’hymne à la vie !
Par ses magnifiques illustrations qui se renouvellent de page en page, qui nous emballent par leur beauté transcendante, la main de Daria Petrilli se joint aux mots en renforçant leur résonance dans nos cœurs, en rendant leur magnétisme palpable.
Car pour moi, personnellement, les trésors trouvés dans cet album étaient les MOTS. Les mots qui savent quoi et comment dire, les mots qui n’ont pas peur de parler de la tristesse et du désespoir, les mots qui osent parler aux enfants comme aux adultes, les mots qui apparaissent exactement là où il faut et quand il faut, les mots qui savent jouer et qui savent imaginer, les mots qui s’envolent en forme de papillons, de lettres multicolores, d’étoiles étincelantes… Les mots qui savent se taire, les mots qui rêvent et qui savent « écouter » les rêves, les mots qui réveillent, qui sourient et qui donnent des sourires.
Les mots-perles que les enfants ramassent pour les enfiler en forme de rêves sur le long fil de leur avenir.
Un album-trésor pour tous ceux qui rêvent et tous ceux qui apprennent à rêver d’une vie heureuse. Un vrai concerto pour l’espoir et l’enfance.
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Note : chronique réalisée dans le cadre d’un service de presse.