- Titre original : Котаракът Художник
- Auteur : Edvin Sugarev
- Illustrateur : Bearboz
- Traductrice : Eli
- Éditeur : Élitchka
Quatrième de couverture : Il était une fois un royaume où tout devait être conforme au réel. Là, vivait le Chat Peintre qui dessinait partout d’extravagantes créatures vues dans d’autres contrées. Il allait donc être pendu sur la place publique pour excès d’imagination. Mais, la petite Yana, armée d’une curieuse baguette magique, va ranimer toutes les œuvres du peintre rebelle, qui vont bouleverser le cours de l’histoire.
Pourquoi est-ce que je l’ai aimé ? Quelque part dans ce monde, dans un certain royaume, peut-être loin ou peut-être près de chez nous, vivait un chat pas comme les autres. Déjà, son pelage n’était ni noir, ni blanc, ni gris, ni roux mais multicolore. Il aimait voyager, puis raconter ses aventures à ses amis, les enfants désobéissants. Mais surtout ce Chat adorait dessiner, partout, sur n’importe quelle surface, des créatures toutes plus étranges les unes que les autres. Comme, par exemple, un éléphant à dix trompes, un serpent à sept têtes et treize queues, ou encore, des cochons carrés et des hyènes volantes. Pourtant, le Chat était confronté à un problème : la société où il vivait n’appréciait guère son travail, ses seuls admirateurs n’étant que les enfants rebelles, ceux qui n’aimaient pas l’école et brisaient les fenêtres. Pire encore, un nouveau souverain avait pris le pouvoir dans ce pays déjà assez conformiste, qui ne supportait pas ce qui était différent, étrange ou incroyable à ses yeux. Ainsi, son art reconnu comme bizarre et les choses qu’il dessinait inexistantes, le Chat-Peintre s’était retrouvé capturé, jeté au cachot et condamné à la pendaison.
Tout aurait pu se terminer d’une manière tragique pour le Chat si une petite fille appelée Yana ne s’était pas intéressée à son sort. Elle avait trouvé un moyen pour rencontrer le prisonnier en cachette, déterminée à le libérer à tout prix. Le Chat lui avait alors fait part de la solution : avec un poil de sa moustache, elle devait toucher tous ses dessins qui recouvraient la ville. Bien qu’incrédule, Yana se mis à l’œuvre en touchant le premier dessin aperçu, celui d’un dragon avec une tête de plus au bout de sa queue. Et oh, quelle surprise, un miracle s’est produit ! Le poil du Chat s’est transformé en une baguette magique singulière, qui, grâce à Yana, a donné la vie aux créatures extraordinaires, ce qui allait changer la vie du royaume à jamais…
C’est un conte d’une richesse et d’une puissance étonnantes que nous offre ici Edvin Sugarev, auteur bulgare renommé. Porté par une langue gracieuse et très évocatrice, avec une intrigue bien dessinée et une aventure haletante, parsemé de touches humoristiques et caricaturales, ce récit possède un charme irrésistible. Le style fluide de la narration entraîne d’emblée le lecteur dans le monde caractéristique du conte où les limites entre le réel et l’imaginaire disparaissent. Pourtant, sous l’apparence de la légèreté, se servant du fond fantastique, l’auteur évoque des sujets profonds et douloureux qui ne manquent pas d’actualité : le conformisme, la différence, la tolérance, les préjugés, la censure, la rébellion, la libre expression, etc. Les personnages sont vivants et marqués par leur propre individualité. Sympathiques, antipathiques, loufoques, drôles, ridicules –ils sont tous empreints de symbolisme, le Chat-Peintre lui-même étant une personnification de la liberté d’expression.
Les illustrations qui accompagnent ce conte sont éloquentes et saisissantes. Accomplies au stylo Bic, en noir et blanc, avec quelques touches de rouge, elles évoquent le dessin de presse et contiennent de nombreux clins d’œil à différents créateurs et artistes. La mise en page est dynamique et inventive : les dessins pleine page alternent avec des vignettes de tailles différentes et des doubles pages spectaculaires. Ce dynamisme graphique renforce l’ambiance énergique et libératrice de l’histoire et nous fait vivre l’aventure de l’intérieur.
Un album remarquable à tout point de vue, qui procure un excellent moment de lecture et qui peut servir à une discussion en classe et/ou en famille. Un vrai souffle d’opposition et de liberté !
A mettre entre toutes les mains !
Pour découvrir la maison d’édition Élitchka : https://www.facebook.com/EditionsElitchka/?fref=ts
« Élitchka est une nouvelle maison d’édition, créée en décembre 2013, en Alsace. Ayant à cœur de promouvoir le patrimoine culturel bulgare, elle publie des contes et des nouvelles d’auteurs de Bulgarie, ainsi que des contes populaires de ce pays, sous la forme d’albums illustrés pour les enfants, sans limite d’âge. Chaque livre publié est le fruit d’un coup de cœur. Les ouvrages édités par Élitchka sont axés autour des thèmes de la liberté, de la force créative, de l’amour, du voyage initiatique, et présentent tous un caractère poétique. »
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Note : chronique réalisée dans le cadre d’un service de presse.