Scénariste : Richard Marazano- Dessinateur : Xu Yao
- Éditeur : Rue de Sèvres
Présentation par l’éditeur : Shanghai 1937. L’armée impériale japonaise a fait main basse sur une large partie de la côte chinoise. En ces temps de tristesse, la menace de l’antique prophétie plane, celle de l’invincible dragon noir Gongong qui doit venir anéantir les hommes quand le désespoir et la haine régneront.
Yin, petite fille d’une dizaine d’année est élevée par son grand-père pêcheur, Liu. Un soir, alors que Liu sort en mer, Yin se faufile sur le bateau. Soudain une bête puissante se débat dans ses filets : un dragon d’or, blessé, que Yin convint son grand-père de cacher et de soigner… Une décision qui les emmènera bien plus loin qu’ils ne le pensaient.
Pourquoi est-ce que je l’ai aimé ? Nous sommes en 1937 à Shanghai, au moment où l’armée japonaise se prépare à envahir la Chine. Yin, une petite orpheline espiègle et déterminée, habite avec son grand-père, Li, en banlieue de Shanghai. Le vieil homme, pour assurer leur survie, part souvent à la pêche. Yin, de son côté, essaie de vendre du poisson frais au marché, mais souvent elle se fait voler sa marchandise par les enfants des rues. Un soir, alors qu’ils n’ont strictement rien à manger, Li décide de repartir en mer. Malgré les implorations de sa petite-fille, il refuse qu’elle l’accompagne dans son entreprise, ce qui n’empêche pas Yin de pénétrer secrètement sur son bateau et de s’y cacher. Pourtant, en pleine mer, un événement extraordinaire la fait surgir brusquement de sa cachette : une créature céleste s’est prise dans le filet, un dragon d’or, qui surgit avec force des eaux bouillonnantes et risque de provoquer un accident. Les troupes militaires japonaises qui se trouvaient à ce moment à proximité tirent sur le dragon en le blessant gravement. Yin supplie alors son grand-père de ramener la créature à la maison pour la soigner. Très contrarié, le vieux pêcheur cède quand même à la requête de sa petite-fille, et les voilà abritant le dragon d’or dans leur pauvre cabane en pleine occupation ennemie…
Par ce premier tome de la trilogie, Richard Marazano nous propose le très beau début d’une histoire fascinante, remplie de poésie et de mystère. Des scènes réalistes et des faits historiques s’entrelacent harmonieusement avec des éléments symboliques et des créatures fantastiques en conférant ainsi au récit une double dimension véridique-onirique. Des références aux légendes et aux prophéties remplissent le texte d’une ambiance énigmatique tandis que les relations entre les personnages, leurs décisions et leurs actions amènent le lecteur à prendre conscience de valeurs importantes, comme courage, détermination, amitié, confiance, empathie, humanisme. Le discours est simple, mais profond et efficace, et on s’attache rapidement à la petite Yin, tellement adorable dans sa sincérité, son optimisme et son élan vers la liberté.
Les illustrations soutiennent le conte à merveille, en offrant une palette d’ocres très agréable et chaleureuse. Le décor, bien élaboré, fourmille de détails et le découpage en cases accentue le dynamisme du trait. Beaucoup de douceur, de sensibilité et de luminosité se dégagent des dessins de Xu Yao, un dessin expressif et flexible qui sait entraîner le lecteur et le captiver jusqu’à la dernière page.
Une très belle lecture qui saura charmer son lecteur et lui donner envie de découvrir la suite ! A ne pas manquer !
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