Le temps des oranges (2017)

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  • Titre original : Orangentage (2013)
  • Auteure : Iva Procházková
  • Traductrice : Hélène Boisson
  • Éditeur : La joie de lire
  • Collection : Encrage
  • Pages : 312

Présentation par l’éditeur : Au fin fond de la Silésie, dans les montagnes entre République tchèque et Pologne, la vie de Darek suit son cours entre les copains du collège, les tournois de foot, la récolte du miel et les rares sorties en ville. Seule ombre au tableau : son voisin Hugo et la haine stérile qui perdure entre eux. Mais l’année de ses quatorze ans est celle de toutes les catastrophes. La mort de sa mère bouscule tout son univers et celui de sa petite sœur handicapée, Ema. Peu de temps après, la crise économique de 2008 frappe toute la région et le père de Darek perd son emploi. Parviendra-t-il à faire face, à arrêter de boire, à éviter le placement de ses enfants en famille d’accueil ? Le jour où Anton, un vieil ami perdu de vue, ressurgit pour leur proposer de transformer leur vieille ferme en élevage de chevaux, l’espoir renaît. Aidé par Micha et sa sœur Hanka, Darek soigne les bêtes avec passion. Il découvre l’équitation, rêve de courses et de trophées. Mais que penser des rumeurs qui se répandent bientôt dans le village ? Anton et son père auraient-ils quelque chose à cacher ? Et surtout, comment voir clair dans les grands yeux noirs de l’inaccessible et brillante Hanka, qui embaume l’orange comme un jardin des bords de la Méditerranée ?

Pourquoi est-ce que je l’ai aimé ? Il y a longtemps, sa maman lui a donné un conseil : il y certaines choses dans la vie qu’il vaut mieux oublier et d’autres dont il faut se souvenir. Elle lui a donné également un bout de ficelle pour y faire des nœuds afin de ne pas oublier les choses importantes. Depuis, Darek suit fidèlement cette recommandation maternelle et garde soigneusement sa précieuse ficelle. Car chaque nœud est doté de sa propre signification et cache un souvenir précis que Darek n’est pas prêt d’oublier. C’est sa vie-même qui est représentée par ces différents nœuds, serrés plus ou moins fort. Comme, par exemple, celui le plus ancien qui signifie Ema, sa petite sœur handicapée, dont il s’occupe avec un vrai dévouement malgré les difficultés qui émergent la plupart du temps. Ou celui qui désigne Hugo, son vieil ennemi juré, avec qui il se bagarre depuis déjà des années, envahi par une haine pure et inépuisable. Ou bien celui au milieu, très compliqué, qui symbolise tout ce qui représente son père : un homme difficile, parfois dur et indéchiffrable, bousculé par le drame survenu soudainement dans sa vie, puis par le chômage et les problèmes financiers qui l’accompagnent, cherchant souvent un soulagement dans l’alcool. Il y a beaucoup de nœuds sur cette ficelle, mais aucun n’est assez grand pour embrasser l’immense douleur et le vide brûlant qui habitent Darek depuis la mort récente de sa mère.

Beaucoup de choses ont changé depuis cette triste disparition. Darek a beaucoup grandi grâce à toutes les responsabilités qu’il a assumées au sein de sa famille. Heureusement qu’il a de bons amis toujours à ses côtés, Micha et sa sœur Hanka qu’il trouve de plus en plus fascinante, son doux parfum d’orange de plus en plus déstabilisant. Et puis, un jour, un ancien ami de son père lui propose un travail : l’élevage de chevaux dans le but de les soigner et les revendre plus tard. Le père de Darek s’y met avec enthousiasme, et la vie dans la famille semble reprendre une course plus joyeuse, plus optimiste. Rapidement, Darek s’attache profondément à ces animaux en consacrant beaucoup de son temps et toute sa passion à cette nouvelle tâche. Il commence à apprendre l’équitation, à s’intéresser aux habitudes des chevaux, à imaginer déjà les prix qu’ils vont gagner aux courses… Ainsi, quand la vérité sur leur entreprise explose au milieu de son paisible quotidien, Darek n’est pas prêt à l’accepter, n’est pas prêt à pardonner.

Dans une écriture fluide et bien maîtrisée, Iva Procházková décrit la vie de son jeune héros et son cheminement vers la maturité à travers des épreuves et des expériences, tour à tour, tragiques, heureuses, excitantes, dures, émotives, enrichissantes. Le vocabulaire riche, pertinent, franc, parfois brut et sans embellissement, les descriptions pittoresques et palpitantes ainsi que les dialogues bien tournés et hauts en couleurs s’allient ici pour raconter une belle histoire multifacette. Une histoire qui réunit, dans le grand tourbillon de la vie de Darek, l’amour pour les chevaux, l’acceptation de la fragilité et de l’inconsistance de la nature humaine, la responsabilité dans ses choix, le réveil des sentiments amoureux, la découverte de cruelles réalités et de l’injustice, l’importance du pardon, la nécessité de construire les relations avec les autres (et surtout avec son père) en patience et en confiance. Les personnages, bien ancrés dans le décor rural de la Silésie, se distinguent par leur complexité et leur épaisseur, et ne manquent pas d’attirer la sympathie de la part du lecteur.

Un roman profond, puissant et bouleversant qui marquera ses lecteurs et saura les tenir en suspense jusqu’à la fin. A lire et à partager sans restriction !

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Note : chronique réalisée dans le cadre d’un service de presse.


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