- Titre original : The Imaginary (2014)
- Auteur : A. F. Harrold
- Traductrice : Isabelle Perrin
- Illustratrice : Emily Gravett
- Éditeur : Seuil Jeunesse
- Pages : 240
Quatrième de couverture : Rudger est le meilleur ami d’Amanda. Enfin, son meilleur ami… imaginaire ! Hélas ! le jour où la fillette n’est plus là pour lui, Rudger commence à s’estomper. S’il ne trouve pas très vite quelqu’un d’autre pour croire en lui, il disparaîtra ! Mais Rudger veut-il vraiment d’un nouvel ami ? Il est celui d’Amanda et fera tout pour la retrouver. Quitte à s’évanouir pour toujours.
Pourquoi est-ce que je l’ai aimé ? Je ne doute pas que beaucoup parmi nous, dans notre enfance, s’amusaient en s’inventant des amis imaginaires pour partager jeux et aventures excitantes. Il en va de même pour nos enfants qui ont une imagination riche et féconde. Ils sont capables de voir et de communiquer avec des personnages extraordinaires qui sont, hélas ! cachés à nos yeux. Car nous, les adultes, nous avons, malheureusement, déjà perdu cette précieuse capacité. Enracinés très fermement dans la réalité, souvent dépourvue de la moindre trace de fantaisie, nous n’avons plus le temps de nous occuper de choses irréelles, illusoires. Sauf, bien sûr, ces adultes formidables avec un cœur d’enfant, toujours prêts à se lancer dans un monde fabuleux et mystérieux ! Un monde qui, d’ailleurs, possède une grande puissance…
Amanda, notre sympathique héroïne, bénéficie d’exceptionnels pouvoirs d’imagination. C’est grâce à eux que Rudger, un gentil garçon imaginaire apparaît dans son armoire. Appelé à la vie par Amanda, il devient très vite attaché à la fillette. Un ami fidèle et agréable qui l’accompagne inlassablement dans la routine de tous les jours ainsi que dans toutes les aventures possibles qu’elle invente. Un jour ils voyagent dans l’espace, un autre ils se retrouvent dans un igloo au Pôle Nord, ou encore dans des grottes souterraines pour faire de la spéléologie – c’est toujours intéressant, passionnant, beau ! Mais leur merveilleux train-train quotidien est interrompu au moment où un certain Mr Butor, un homme obscur et dérangeant, fait son apparence sur le seuil de la maison d’Amanda. Un homme avec une fille bizarre et un peu effrayante qui est, d’ailleurs, elle aussi imaginaire. A partir de ce moment-là, la chasse est ouverte, la chasse à… Rudger qui doit trouver des moyens pour se protéger. La chasse avec des conséquences graves et inévitables qui vont entraîner Rudger dans un cours de survie, dans une quête de la vérité sur le monde imaginaire et sur lui-même et surtout, dans une longue recherche dangereuse mais infatigable de sa chère amie Amanda.
Dans ce roman, on parle de la mort, de la disparition, de l’oubli, de la perte. Mais on parle aussi d’une amitié solide et sincère, d’un grand espoir, d’une fidélité incroyable, d’une persévérance et d’une volonté dignes d’admiration. Et surtout, on parle de l’importance de l’imagination, de son pouvoir pour sauver l’amitié, pour sauver le bonheur, pour sauver la vie. Ce message est formidablement délivré au lecteur par une écriture élaborée et soignée par l’auteure, par son style vivant et passionné, par ses dialogues expressifs, par un suspense bien entretenu et par une intrigue suffisamment élaborée. La mise en pages et les magnifiques illustrations d’Emily Gravett contribuent largement au charme du roman, tout en accentuant son ambiance poétique et énigmatique.
Une très belle lecture haletante, émouvante et envoûtante à souhait qui saura séduire les lecteurs de tous les âges. Un hymne à l’amitié et à l’imagination. A découvrir !
Peut-être que ça vaudrait la peine, de temps en temps, de nous replonger dans notre propre enfance pour y retrouver nos amis imaginaires ?..
Mon extrait préféré :
Les photos sont tout ce qui nous reste de certaines personnes. Les photos, et nos souvenirs.
L’imagination est fuyante, Rudger ne l’ignorait pas. La mémoire peine à la retenir, elle a assez de mal comme ça à s’accrocher au réel, à se souvenir des personnes réelles qui ont disparus.
Il était content qu’Amanda ait fabriqué cette photo, qu’elle ait un souvenir de lui qui ne s’estomperait pas. Parce que, un jour, il le savait bien, si improbable que cela puisse paraître, elle l’oublierait. C’est ce qui arrive avec le temps; ce n’est la faute de personne, juste le cours normal des choses.
Recommandé pour :
Lecture individuelle |
Note : chronique réalisée dans le cadre d’un service de presse.