La vie par 7 (2014)

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  • La vie par 7Titre original : Counting by 7s (2013)
  • Auteure : Holly Goldberg Sloan
  • Traductrice : Julie Lopez
  • Éditeur : Gallimard Jeunesse
  • Pages : 360
  • Lauréat du Prix des Libraires du Québec 2015 (catégorie Jeunesse hors Québec, 12-17 ans)

Quatrième de couverture : La jeune Willow Chance n’est pas une adolescente comme les autres et l’assume sereinement. Willow est un génie, fascinée par le chiffre 7 qui ponctue tout ce qui lui arrive d’important. Quand elle perd ses parents dans un accident de la route, son monde et son bonheur volent en éclats. Il faut les reconstruire… à l’aide des rencontres les plus inattendues.

Un roman dénué de sentimentalité, mais qui fait pleurer, une histoire de tragédies, mais qui fait rire, un hymne à la vie, désarmant, désopilant, poignant et merveilleux.

Pourquoi est-ce que je l’ai aimé ? Ce roman étant sur ma liste de lecture depuis déjà un moment, je me considérais prête pour sa lecture. Je me suis plongée tête la première dans son univers, et j’en suis ressortie bouleversée car je ne m’attendais pas à cette expérience. Je ne m’attendais pas à une telle force dans le propos, à une telle originalité du traitement de sujets difficiles et peu abordés, à une telle différence dans la perspective de voir les choses, les circonstances et à les gérer.

L’histoire de Willow Chance, une adolescente surdouée et donc « différente », n’est pas ordinaire. Elle est marquée fortement par la tragédie : la perte de ses parents adoptifs, sans qui elle perd le sens même de son existence. Déjà solitaire par sa nature et à cause de sa différence, Willow risque de se renfermer définitivement sur elle-même et de se perdre dans son immense douleur. Même ses passions de tout compter par 7 et d’analyser les pathologies humaines, ne lui servent plus à grande chose. Or, pendant cette période difficile, plusieurs personnes se manifestent dans sa vie, qui, malgré leurs défauts et imperfections, ont l’esprit ouvert et le cœur capable d’aimer. Au fur et à mesure du développement de leurs relations, les changements deviennent visibles de chaque côté: les personnes qui entourent Willow améliorent leur vie tandis que Willow apprend à avoir confiance en eux et en elle-même. Nous sommes les témoins de ces efforts communs de reconstruire la vie en s’acceptant et en s’entraidant mutuellement.

J’ai beaucoup aimé l’ambiance calme et optimiste du roman malgré les thèmes difficiles qu’il traite : le deuil, l’adoption, la reconstruction de la famille, la recherche identitaire des adolescentes, la gestion des conflits, etc. Le caractère souvent cryptique de l’écriture s’avère très pertinent dans la présentation de l’univers fragile et chamboulé de Willow, et intensifie son effet sur le lecteur. De plus, l’abondance du symbolisme, comme, par exemple, la passion de l’héroïne pour le jardinage et les plantes, insuffle une force et un charme particuliers au récit. L’écriture à plusieurs voix est très enrichissante car elle nous permet de suivre les évènements sous différentes perspectives et nous montre la profondeur unique de chaque personnage.

J’aimerais souligner que, malgré le caractère sérieux du roman, on y trouve des situations comiques, de l’humour et, surtout, énormément d’optimisme, de pensées constructives, de douceur et de soleil. C’est un roman qui nous montre la force de l’amitié, de l’amour, de la confiance, de la vie. C’est un roman qui nous apprend à apprécier la vie et tous ceux et celles qui se trouvent sur notre chemin.

Je vous le recommande vivement car vous en ressortirez différents, avec une vision toute fraiche du sens de la vie, du rôle de la famille et de l’acception de l’autre. Chapeau à l’auteure !

 

Mon extrait préféré

Je m’inquiète pour Quang-ha.

Je sais qu’il a beaucoup de devoirs à rendre cette semaine. J’espère qu’il essaiera au moins d’en faire une partie.

Et puis, il y a Dell. Recommencera-t-il à fourrer des tonnes d’objets dans ses placards ? Se remettra-t-il à regarder par la fenêtre en attendant que sa vie débute ?

Pattie continuera-t-elle à travailler si dur ? Je sais pertinemment que les vapeurs des vernis à ongles lui sont nocives.

Je me rend compte que je me fais du souci pour chacun d’entre eux.

C’est mieux que de m’en faire pour moi.

Voici l’un des secrets que j’ai appris au cours de ces derniers mois.

Se préoccuper des autres détourne les projecteurs de ses propres malheurs.

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