Auteur : Christos- Illustratrice : Isaly
- Éditeur : Les Minots
Quatrième de couverture : « Maman, où vont les rêves dont on ne se souvient plus ? » demande Aïko.
Curieuse question !
Il existe une personne qui pourrait y répondre. La gardienne des rêves. Mais il est rare de la croiser. Celui qui aurait la chance de la rencontrer saurait qu’elle réutilise les rêves oubliés pour ceux qui n’ont pas le temps de rêver.
Aïko elle avec ses rêves d’enfant plein la tête est prête à les partager avec tous ceux qui n’en ont plus…
Pourquoi est-ce que je l’ai aimé ? « Fais de beaux rêves ! » Cette phrase, on la dit souvent à nos enfants, à nos proches. Parce que c’est important de rêver et de pouvoir observer ces merveilles cachées dans les profondeurs de l’univers secret et mystique qui s’ouvre à nous dans nos rêves. On aime se souvenir des belles choses que l’on a vues pour partager cette expérience onirique à laquelle rien n’est comparable. C’est magique, c’est unique, c’est fascinant dans sa beauté et son intangibilité !
C’est pour cette raison qu’Aïko se sent triste de ne pas pouvoir se rappeler ses rêves. Pour la consoler, sa maman lui parle de la « gardienne des rêves » qui sème des songes aux humains et qui les connaît tous, même ceux qui sont oubliés. Aïko décide donc d’attendre cette gardienne mystérieuse pour lui demander son aide. Et le moment féérique arrive : la petite fille fait la connaissance d’une créature fantastique qui la ramène dans un voyage magnifique pour lui faire découvrir le destin des rêves oubliés. La fillette est ravie de cette découverte car ses rêves peuvent prendre une toute nouvelle signification et rendre quelqu’un heureux…
Oh, la splendeur irrésistible de cet album qui nous enveloppe avec douceur et nous plonge tête la première dans un monde tissé de rêves merveilleux, de feuilles colorées, de fleurs parfumées, de battements d’ailes, de sourires naissants ! La plume élégante de Christos raconte une histoire ravissante qui ouvre grand la porte à l’imaginaire, mais pas seulement. L’auteur réussit à intégrer subtilement plusieurs dimensions à cette fable mélodieuse : l’invitation vers la rêverie s’accompagne de partitions à plusieurs voix, notamment celles du partage, de l’entraide, de l’écologie, du sens de la vie.
Le texte est formidablement accompagné et complété par les illustrations d’Isaly. Avec une aisance impeccable et cette touche empreinte de délicatesse que l’on aime tant chez elle, l’illustratrice nous entraîne dans son royaume gorgé de bleu qui remplit les pages de ses nuances veloutées. Ce bleu omniprésent, apaisant, on le sent dans l’air, on l’entend dans le bruissement des feuilles et dans le clapotis de l’eau, on l’admire dans le ciel nocturne et éternel. Les crayonnés gracieux, sensibles, travaillés se renouvellent d’une page à l’autre, laissant parler la flore luxuriante qui semble pousser sur les planches et s’élever avec grandeur dans l’air, bien au-delà de l’objet-livre. On s’y perd, dans cette magie lumineuse et harmonieuse, on la savoure avec plaisir, et son goût est celui d’un rêve.
Un album à couper le souffle, une ode à l’imagination, un hymne à la beauté du monde intérieur ainsi que de celui qui nous entoure. Une lecture indispensable pour sa richesse qui reflète admirablement la ligne éditoriale des éditions les Minots. Bravo !
Recommandé pour :
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Note : chronique réalisée dans le cadre d’un service de presse.
