- Titre original : Tidy (2016)
- Auteure : Emily Gravett
- Illustratrice : Emily Gravett
- Traductrice : Elisabeth Duval
- Éditeur : Kaléidoscope
Quatrième de couverture : Benoît est un maniaque de l’ordre et de la propreté. Mais Benoît est un blaireau qui vit dans une forêt et Dame Nature ne se laisse pas détruire en toute impunité…
Pourquoi est-ce que je l’ai aimé ? Ah, comment ne pas être fan de cette auteure-illustratrice qui n’arrête pas de nous surprendre par son originalité et son humour ? Chaque nouvel album d’Emily Gravett est un cadeau joliment emballé qui cache un tas de surprises étonnantes, drôles, pétillantes. Et chaque fois, en feuilletant ses livres, nous admirons la qualité du travail qu’elle accomplit dans leur contenu tout comme dans leur présentation visuelle. Comme l’aurez deviné, « Le grand ménage », paru récemment chez Kaléidoscope n’échappe pas à cette règle.
Nous rentrons dans ce livre sous la voute forestière automnale depuis la couverture ingénieusement découpée qui laisse découvrir immédiatement le protagoniste, Benoît le blaireau, et sa passion pour la propreté. Car pour Benoît, il n’y a rien de plus grave que la saleté et le désordre. Il passe ses journées à nettoyer, ranger, frotter, couper, brosser, balayer la forêt et ses habitants. Il utilise même l’aspirateur pour se débarrasser des feuilles qui tombent et n’hésite pas à avoir recours à des actions très radicales pour atteindre son but, comme arracher tous les arbres et couvrir le sol de béton ! Sauf que dans cet élan de sa préoccupation maniaque, Benoît n’a pas prévu les conséquences graves que ses actions peuvent engendrer, des suites fâcheuses non seulement pour la forêt mais également pour lui-même. Notre héros blaireau va-t-il trouver une solution pour réparer son erreur et comprendre en même temps le danger que représente sa manie ?..
Se servant d’une plume vive et évocatrice ainsi que d’un pinceau riche en couleurs, Emily Gravett nous offre une histoire remarquable qui traite d’un sujet inhabituel mais important : l’excès d’un comportement qui se veut positif mais qui peut avoir des résultats peu louables, voire catastrophiques. Le message de la protection/préservation de la nature passe avec beaucoup de délicatesse grâce au texte tout en rimes, humoristique, rythmique et accessible. Les personnages sont absolument craquants avec leurs mines comiques, leurs expressions palpables et leurs mouvements dynamiques. Les illustrations qui alternent les doubles pages et les vignettes nous charment par leur richesse chaleureuse et par leurs détails pertinents et rigolos. La palette vert-jaune-orange-rouge de la forêt contraste très bien avec les couleurs marron-gris des actions désastreuses de Benoît le blaireau.
Un album succulent, divertissant et instructif, qui suscitera aussi bien discussions que rires parmi les jeunes lecteurs/lectrices. A lire à voix haute dans une forêt automnale :)
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Note : chronique réalisée dans le cadre d’un service de presse.