A la poursuite du Grand Chien Noir (2015)

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  • Grand Chien NoirTitre original : Brilliant (2014)
  • Auteur : Roddy Doyle
  • Traductrice : Marie Hermet
  • Illustrateur : Chris Judge
  • Éditeur : Flammarion Jeunesse
  • Pages : 215

Quatrième de couverture : Le Grand Chien Noir avait envahi Dublin, pour distiller son poison. Un jour, il se faufila dans la maison de Gloria et Simon, comme dans des centaines, des milliers d’autres maisons. Seuls les enfants de la ville pouvaient faire quelque chose… Alors ils le poursuivirent…

Pourquoi est-ce que je l’ai aimé ? Tout d’abord, j’ai été attirée par la couverture du roman : cet immense chien noir qui prend toute la place, qui n’a pas du tout l’air gentil et à côté de qui les enfants semblent être minuscules. Puis, la question est venue : pourquoi le chien comme personnage manifestement négatif, celui qui amène de la tristesse et du malheur ? On est tellement habitué que les chiens soient sympathiques et loyaux, devenant facilement amis avec les humains, surtout avec les enfants. Mais dans cette histoire, ce sont justement les enfants qui ont seuls le pouvoir de pourchasser le Grand Chien Noir et de rendre ainsi la vie meilleure à une multitude de personnes.

J’ai été intriguée, j’ai commencé à lire, je me suis plongée dans une aventure tout à fait extraordinaire. J’ai couru sans relâche et j’ai lutté vaillamment avec de nombreux enfants jusqu’à la dernière page – et j’ai compris ! Et si c’était exactement pour cette raison que l’auteur a choisi le Grand Chien Noir comme incarnation du Mal ? Le Grand Chien Noir, en opposition avec tous les chiens fidèles de la ville, car « Dublin est une ville qui adore les chiens » ?.. Peut-être, au cours de la lecture, trouverez-vous une autre explication, mais ce qui est le plus important, c’est la raison de toute cette poursuite, c’est le but de cette aventure incroyable, c’est le résultat de ce défi singulier relevé par les enfants.

Roddy Doyle exploite ici un thème rarement abordé dans la littérature jeunesse, celui de la crise économique et de ses répercussions sur les individus ainsi que sur la société dans sa totalité. Pour traiter de ce sujet délicat et difficile à expliquer, l’auteur choisit une approche originale qui mêle le réel avec des éléments fantastiques, le tout saupoudré finement d’humour et d’une certaine naïveté. Tantôt à travers les yeux d’enfants, tantôt à travers la perception d’animaux, la triste réalité de plusieurs personnes et familles se dévoile devant nous : la perte de travail et l’insuffisance de moyens financiers provoquent une dépression et un pessimisme qui deviennent difficiles à gérer. Tout le monde est touché par le poison du désespoir et on ne voit plus les gens sourire car le Grand Chien Noir a volé le « cœur à rire de toute la ville ». Ce Chien possède une arme particulière qui consiste en sa capacité à briser la confiance en soi-même. Et c’est à cette difficulté que les enfants seront confrontés au cours de leur poursuite nocturne ; ils vont apprendre à surmonter leurs peurs et leurs incertitudes ainsi qu’à apprécier la force de la solidarité et de l’amour pour leurs proches.

La narration est fluide, l’intrigue est bien construite, le vocabulaire est riche et efficace, ce qui rend la lecture dynamique et captivante. Le texte, ponctué de péripéties et rythmé par de nombreux dialogues, est à la portée du public ciblé. La mise en page ainsi que les illustrations en noir et blanc ajoutent de la vigueur au récit en soulignant son côté aventurier et humoristique.

Je ne vous en dirai pas plus, c’est à vous maintenant de vous lancer à la poursuite du Grand Chien Noir avec les enfants de Dublin. Vous ne le regretterez pas !

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Note : chronique réalisée dans le cadre d’un service de presse – partenariat avec Flammarion.


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